Should I Stay..

..Or Should I Go? (The Clash)

La vie en fin de compte, ne cesse de nous réserver des surprises. Et pas forcément -ou devrais-je dire bien souvent?- quand on s'y attend le plus. Jusque là, rien de nouveau.

Le weekend, un joli mot qui rime avec détente, relaxation, fête, mais aussi révisions et boulot. Il fut un temps (qui remonte à quelques années en fait) où il était également synonyme de remise en question, prise de recul, et morosité.
Il fut un temps.
Maintenant que j'y pense, cela fait un moment que je n'ai pas pris le temps de me poser quelques instants, pour faire le point. Penser. Réfléchir à ce que je fais. Ce que j'ai pu accomplir jusqu'à présent, et ce qu'il me reste à faire. Car ces derniers mois, je ne faisais que me projeter dans l'avenir. Un avenir commun. Et c'était bien beau. Mais un petit quelque chose, à peine quelques paragraphes, phrases, m'ont servi de piqûre de rappel.
Never take it for granted.


Mon existence jusqu'ici n'a jamais été glorieuse. Certes, je ne suis ni dans le besoin, ni victime d'une machination planétaire visant à s'acharner sur moi et se complaisant à me rendre malheureux. Néanmoins, j'ai toujours eu cette sensation désagréable d'avancer avec des entraves.
Lorsque je regarde les vidéos de moi bébé, je vois un magnifique bambin habillé avec des vêtements qui ressemblent forts à ceux d'une fille. "On les a récupéré de tes cousines à l'époque, c'était plus économique."
Faire des économies, je veux bien. Mais alors pourquoi ce chouchou pour accrocher mes cheveux sur certaines images? "Tes cheveux ont toujours poussé trop vite. Il fallait te les attacher."
Bon. D'accord. Les adultes ont toujours des réponses. Foireuses au possible, mais quand on est tout petit, on ne discute pas. On sent, on sait qu'ils ont tort, mais bon, Le Chef a toujours raison. Et le chef, c'est les parents. Du moins tant qu'on dépend d'eux. Financièrement, ou autre.
Bref, je ressemblais à une fille quand j'étais bébé. Rien de très grave en soi. Mais ça reste. On s'imagine que les parents préféraient avoir une fille plutôt qu'un garçon.
En primaire, lorsqu'on jouait, j'avais souvent le mauvais rôle. Celui qui devait courir après les filles, qui devait attraper la balle, ou bien faire les choses les plus dangereuses.
Au collège, on ne me choisissait jamais en premier. Pas en dernier (je n'étais pas assez handicapé physiquement ou mentalement semble-t-il) mais plutôt dans la masse des "Celui-là on le prend en tant que chair à canon." Un figurant, un back-up.
Au lycée, on me voyait littéraire quand j'étais passionné de sciences. "Tu n'as pas le niveau en sciences, mais tu excelles en lettres". Puis on m'a encouragé à faire une prépa commerce quand je voulais faire une prépa Maths Sup/Spé . "Vu ton niveau en français, et en anglais en particulier, tu serais peut-être même accepté à HEC!"
En prépa, on me répétait souvent: "Tu n'intégreras jamais une Grande Ecole. Ou alors une avec prépa intégrée, ou une école privée."

Je pense qu'après ce "petit" résumé, d'aucuns comprendront ce que je veux dire par "j'ai l'habitude de nager à contre-courant".
Mais ce qui était à mes yeux un obstacle s'est révélé être une force. Je ne pouvais rien faire contre ce que disaient les gens. Alors je me suis battu. Je courais vite, étais suffisamment rapide pour attraper la balle, les filles -certains diront que le principe est le même, à ceci prêt qu'une balle ne crie ni ne se débat pas ^^-. J'ai fini par me montrer assez habile pour finir par être un avantage aux yeux de ceux qui me choisissaient. Pas assez populaire ou encore excellent, mais plutôt comme un genre de freelancer qui rapportait des points de son côté. J'aimais prendre des risques, et je les assumais. On a fini par m'apprécier. Pas pour ma personnalité, mais pour mes compétences. Un outil reste un outil. Peu importe qu'il ne soit pas le plus agréable à l'oeil, tant qu'il fait son travail.
Je suis passé en 1è S malgré les avis négatifs des enseignants. Je crois même avoir déçu ma professeur de lettres qui voyait en moi un "visionnaire" (voyez-vous ça). J'ai obtenu un Bac S avec mention. Ai intégré une prépa Sciences, et aujourd'hui je suis en Ecole d'Ingénieur. Je ne suis pas vraiment impopulaire, et la plupart des personnes que je croise dans La Rue (ENSEA réf) me salue avec un "Salut, ça va?" alors que je ne les connais ni d'Eve, ni d'Adam, ne pouvant répondre que d'un: "Et toi?"
J'étais -et suis toujours- aussi raide qu'un piquet, mais j'arrive à faire quelques choses de mes jambes. Je sais danser. Et plutôt pas trop mal ^_^"
Alors quand les gens me disent: "Ce n'est pas possible" ou "Tu n'y arriveras pas", je me contente de hausser les épaules avec un sourire, avant d'ajouter un "J'ai l'habitude de déjouer les statistiques."

Mais aujourd'hui, je fatigue. A force de faire passer les attentes et les souhaits des autres avant les miens, je m'oublie. Et en ne faisant que lutter contre le mouvement, me battre pour faire mes preuves, Je m'use. Et je finis par me faire du mal.

Moi aussi j'ai des sensations, une sensibilité. Des faiblesses. Moi aussi j'ai du mal. A tenir le rythme, à tenir la distance. A garder le sourire et être ce "roc qui semble tenir et soutenir sans faillir toutes les personnes qui veulent s'y accrocher". Parfois j'aimerais pouvoir faire tomber ce masque de bonne humeur et de réconfort. Me laisser aller, emporter par cette vague toute puissante, tout lâcher pour me noyer dans des flots où tout s'efface, où plus rien n'a d'importance.

Ne plus se sentir coupable de répondre aux sourires d'une jolie fille, ne plus se retenir de danser, bouger "librement". Moi aussi je ne serais pas contre parfois de pouvoir flirter en soirée, ou au moins répondre à des avances innocentes.
Moi aussi j'aimerais qu'on me réconforte, qu'on me dise que tout ira bien. Alors oui, je suis un garçon, et oui, je suis grand donc je sais me débrouiller tout seul. Mais j'ai aussi besoin qu'on s'inquiète pour moi, qu'on prenne soin de moi. Qu'on ne me tienne pas dans l'ignorance, pour me balancer une bombe une fois de temps en temps. Parce que le traitement du silence, j'en ai assez.

Je sais qu'on se comprend d'une manière que j'ai encore du mal à expliquer aujourd'hui. Qu'on est "en phase" sur la plupart des choses. Je suis conscient qu'on est suffisamment bien ensemble pour oublier la plupart des petites choses qui ne vont pas, mais justement, ce n'est pas une raison pour tout passer sous silence. Tous les détails ont une raison d'être. "Aucune braise ne mérite d'être oubliée, car chacune a le potentiel pour déclencher un incendie.."

En commençant d'écrire, je n'avais pas pour but de faire de cet article un message à ton unique attention, mais puisque nous y sommes, autant ne pas se retenir.

Je ne suis pas maître de ton destin, ou de ton avenir, et encore moins de tes pensées, choix et envies. Tu fais ce que tu veux ma chérie. Je ne t'ai jamais rien imposée il me semble.. Je me contente d'être là, avec toi, à tes côtés. Je ne fais que t'apporter ce que je peux. Mes capacités, mon assurance, mon calme et mon amour. Tu es la seule qui puisse influer sur ta vie. Et tant mieux si je puis en faire partie.
Alors bien sûr, tu fais des erreurs, tu changes d'avis, tu remets tout en question et même nous de temps à autres. Mais qui n'en fait pas? Tu as le droit de faire des faux pas. A moi de t'aider et de t'épauler. C'est mon rôle après tout.
Pour répondre à tes questions:
Si tu veux te couper les cheveux, fais-le. Ce n'est pas parce que je te trouve radieuse avec ta crinière dorée que je te rejetterais si tu élagues un peu =). Je t'ai toujours trouvée délicieuse..
Si tu n'as pas envie de venir en région parisienne, et t'installer avec moi, eh bien qu'il en soit ainsi. Si tu ne peux pas supporter d'étudier, ou bosser sur Paris, ne le fais pas. Et si -puisqu'il semble que c'est en finale la question sur laquelle tout repose- tu ne peux pas attendre encore un an ou deux avant qu'on puisse emménager ailleurs (je n'ai jamais rien eu contre Nantes, je t'avais même dit que c'était un bon plan), eh bien tant pis.
Si tu as besoin d'être tranquille, un peu seule, je ne te retiens pas. Il est vrai que tu n'as pas vraiment pu respirer. Je voudrais simplement te rappeler que je ne t'ai jamais forcée la main, et que c'est de toi-même que tu es venue vers moi. Je sais ce que c'est d'être seul. Et je sais qu'une fois qu'on y est, cela ne fait pas du bien. On ne s'y habitue pas, contrairement à ce qu'on peut dire. Avoir peur n'est pas une tare.
C'est également toi qui a la première parlé d'enfants. J'avais dit que je n'étais absolument pas contre, que j'avais également envie plus tard d'être père. J'avais dit 24 comme étant un bon âge, tu es venue avec 23. C'est moi aussi qui t'ai rassurée lorsque tu m'as avoué avoir peur de ne pas être une bonne mère.

En fin de compte, je réalise que jusqu'à présent, je ne t'ai quasiment jamais parlé de mes propres envies qui ne soient pas les tiennes. Je n'ai fait qu'être d'accord, te conforter dans tes choix, t'encourager dans tes projets, t'accompagner dans tes démarches.
Sans jamais faillir, je t'ai aidé. Quand tu manquais de confiance, quand tu avais le moral au plus bas. Je t'ai presque toujours laissée une porte de sortie tu te rappelles? Au cas-où.
J'ai été là quand tu as douté. Quand tu as failli sombrer. Je t'ai pardonnée.

J'ai essayé de bien m'entendre avec tes parents, ta famille. Et le courant est "plutôt bien" passé. De mon côté, tu as fais la même chose. Tu voulais bien t'entendre avec ma famille et tu as réussi. Mais si tu penses que leur accord, leur soutien envers moi sonne comme une obligation, je peux tout aussi bien me les mettre à dos. Si cela peut te faire te sentir mieux.

J'ai mis du temps pour l'admettre. Pour me sentir suffisamment bien. Et quelque part, c'est aussi grâce à toi. Je suis prêt. Et si je donne cette image de stabilité, de confiance, c'est aussi pour toi.
Mais si tu n'en veux pas, qu'il en soit ainsi. J'ai toujours fait de mon mieux. Je n'ai pas de regret. Quand je t'ai choisie, j'ai tout accepté de toi. Et entre autres, que tu changes complètement d'avis, que tu sois paradoxale en faisaient partie.

Qu'importe, je t'ai toujours soutenue. Et je continuerai. Parce que c'est ce que je suis. L'homme que tu as connu au détour d'une galerie, et qui s'est arrêté pour toi..

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