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D-3: Moving on and out



L'écran d'ordinateur figé sur les annales des années passées (aka roxes), des polys de cours, des énoncés de TD et des brouillons s'entassant en tout sens sur le bureau, iTunes qui diffuse du bon vieux Rock'n Roll tel un jukebox des 50's.. C'est un peu ce à quoi se résume ma chambre depuis les dernières semaines.
Rien de plus que l'environnement naturel d'un élève ingénieur en période de partiels j'ai envie de dire.
L'imprimante est encore chaude et semble peiner à faire sortir tous les documents que je lui ai fait imprimer. Il faut dire qu'il y en a facilement pour plusieurs centaines de pages. C'est la forêt qui va être contente.
Quant à ma tête.. Elle ne serait pas contre un peu de repos. Les formules et autres théorèmes commencent à se mélanger dans ma tête, et c'est loin d'être une partie de plaisir. 
Mais le résultat en vaut la peine. Pour l'instant. Si je continue sur cette lancée, je valide mon semestre easy, avec à la clé un éventuel ticket pour une troisième année à l'étranger. Ca serait le pied. Tout et tout le monde semble m'appeler hors de notre France bien aimée. J'ai des propositions d'offres de stage en Angleterre (pas mal), en Allemagne (bof) et possiblement au Canada (ah, intéressant ça). Et un salaire pas vraiment misérable.
Il faut juste que j'arrive à trouver le temps de terminer cette lettre de motivation et de l'envoyer.
Enfin, plus que trois partiels sur les 8 de ce semestre. 3 jours également avant que je puisse partir. Une semaine de break. Destination: Canterbury, UK. Ca va me faire du bien, je crois que j'en ai terriblement besoin.



D'ailleurs, l'autre partie de ma chambre est un peu dans un mess assez terrible. La valise est ouverte et à moitié faite faute de pouvoir vraiment m'y consacrer pour l'instant.
Le lit? Pas grand chose d'autre qu'une armoire où j'entasse tout et n'importe quoi. Pour ce que j'y dors d'façon.
Bah, il sera bien temps de jouer les maniaques plus tard.
Il faut juste que je tienne le coup. Encore 48h et je serai débarrassé. Pas si facile quand on a tout le temps envie de bouger. Jdevrais peut-être couper la musique. Mouais, facile à dire. Mais bon, quand on commence à pouvoir caser des passes acrobatiques dans ses enchaînements, ça donne envie. 
Et puis ma soeur qui me dit qu'il y a un club de rock/country swing sur le campus, ça n'aide pas.

It's going to be just damn nice. 
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Such Is The Way To The Stars

L'histoire est une salope. Elle se présente toujours à nous affublée de ses plus beaux atours et maquillée comme une belle. Un déguisement qui prend parfois le nom de "nouveauté" ou "d'innovation" . On a beau savoir que tout le monde la connaît, on se dit qu'on sera meilleur que ceux qui sont passés avant nous.
Et puis, à force de charme et de subterfuges, on finit par faiblir, avant de céder. Car devant tant d'insistance et de douceur, comment ne pas succomber?
Et puis lorsque l'on se rend compte de notre erreur, il est déjà trop tard. Tout est déjà consommé, et les yeux s'ouvrent sur la réalité, tandis qu'elle s'en va, ayant obtenu ce qu'elle voulait. Que reste-t-il de nous ensuite? Rien qu'un souvenir, et l'expérience dont elle saura faire profiter nos successeurs. Et ce rire qui vient nous rappeler l'échec et la tromperie.



"I don't give a shit"
Tel est un peu mon credo du moment. Ma "nouvelle résolution" pour cette année si l'on veut.
Une nouvelle année qui débute, et une nouvelle peau vient lentement remplacer l'ancienne. J'ai laissé tomber mon cynisme qui jusque là semblait m'accompagner jusque dans mes moindres gestes. Remisé le sourire narquois, l'apparente nonchalance et le regard sarcastique. Ils ont fait leur effet un moment, mais il est temps de changer. D'évoluer. Et puis je vois à ce qui m'entoure qu'il commence à être à la mode. Quitte à être différent, autant l'être des autres.
En fin de compte, je m’aperçois que le cynisme n'était rien qu'une carapace qui n'avait aucun autre rôle que d'être une carapace. Car sous ce qui semble être un "je ris du malheur plutôt que d'en pleurer" se cache en réalité une profonde sensibilité. Et c'est la que se trouve notre plus grande faiblesse.
Même chose pour l'empathie. Le rôle du psychologue, j'ai assez donné. Et pour quel résultat? J'ai l'impression d'avoir côtoyé des névrosées, timbrées, ou tout simplement des hypocrites superficielles et incapables d'affronter la réalité en face. Or, j'ai bien conscience que ce ne sont pas des connasses finies. Mais quand je repense au passé, les souvenirs ne m'inspirent qu'un profond dégoût..

Aujourd'hui, je laisse tomber le masque. c'est fatiguant. Usant. Devoir trouver les bons mots, être toujours disponible lorsqu'il s'agit de trouver du réconfort, de s'entendre dire aux autres que ce sont des filles bien, jolies et que tous les hommes rêveraient d'avoir. Parce qu'à force de mentir aussi bien, on finit par croire à nos propres mensonges, et on se prend au jeu. Alors que franchement..
*Frankness enters*
J'ai toujours été capable d'interpréter les réactions des autres, connaître leurs intentions, leurs états d'esprit, deviner leurs attentes. Allié à une certaine élocution, un don d'empathie, on devient capable de charmer un peu n'importe qui, d'ouvrir toutes les portes. Or bien sûr, il s'en trouvera pour contester, soutenant que sans véritable fondement un homme n'arrivera à rien. Vrai. Mais insuffisant. Un génie aux airs de vagabond réussira avec plus de peine à se hisser à la position qu'il aspire, qu'un homme avec une intelligence légèrement supérieure à la moyenne mais avec un jeu et une apparence soignés. Toute comparaison est fortuite.
Mais là n'est pas le point. La réflexion est la suivante: Si se servir de nos talents, nos aptitudes pour faire le bien ne mène à rien dans le meilleur des cas, alors à quoi bon? Autant s'en servir à d'autres fins. Non pas nécessairement le mal (quoique s'il permet de nous apporter une quelconque satisfaction), mais du moins en obtenir la jouissance personnelle. Faire le bien? Oui. Mais soyons clairs. C'est de notre bien qu'il s'agit.
Et la moralité dans tout ça? Qu'elle aille au diable. Au diable les notions de valeurs, le sentiment d'oeuvrer pour le bien des autres, d'une cause plus grande que soit. Et au diable le bonheur. Le bonheur est un concept. Et je n'ai que faire de concepts qui n'apportent rien de bon. Seule la satisfaction directe et immédiate est tangible, réelle.

Alors oui, si pour cela je dois ressembler à ces "grandes personnes" qui ont réussit et que j’abhorrais plus jeune, qu'il en soit ainsi. La fin justifie les moyens. Ou dit de manière plus "poétique", Sic Itur Ad Astra. Such Is The Way To The Stars.
 Nouvelle règle de conduite, nouvel objectif. On reste froid mais courtois, indifférent mais cordial. Tranchant mais pertinent. Il paraît qu'on fait agir plus de muscles en adoptant un air renfrogné qu'en souriant. Et sincèrement, je veux bien le croire. Mais une chose est sûre, on fait encore moins d'effort lorsque l'on reste indifférent. Pourrait-on parler de stoïcisme? Possible. Tant que l'on n'entre pas dans les dérives du fatalisme, du déni ou de l'insouciance systématique. Tant que l'ataraxie reste le seul objectif. Principal et unique.

Cela dit, je ne compte pas oublier ce que j'ai été, ce que je continue encore d'être. J'ai été un grand cynique, et je continuerai très probablement de le rester. Après tout, j'ai toujours pu obtenir ce que je voulais de ce biais. Mais en aucun cas il ne s'agira d'une finalité à présent. Parce qu'être cynique, c'est admettre que les choses ont de l'importance. Or, je réalise à présent que ça n'a jamais été le cas.
Je ne me suis jamais totalement impliqué coeur et âme. Seules ont suffi les actions et les intentions formulées. Quelle que soit la cause, quelle que soit la relation. Pas une larme de tristesse, pas une seule de souffrance depuis l'enfance. La reconnaissance m'importe peu, tout comme la joie d'être en chaque instant avec l'être "aimé". Et puis je me dis aujourd'hui que si quelque chose leur arrivait, je n'en aurais rien à faire.. Une pensée atroce mais curieusement, aucun sentiment de culpabilité ne vient.
En réalité, tout ce qui a toujours compté a été de savoir si j'étais prêt, si j'avais tout ce dont j'avais besoin pour réussir. Plaire aux gens, savoir comment ils fonctionnent. Accorder son violon le cas échéant.
Je ne nie pas avoir des besoins. Mais quel que soit le point de vue, ils ne restent que des besoins. Pas des objectifs. Seule compte l'homéostasie. Pouvoir endurer, affronter les obstacles qui m'incombent. Et m'adapter. C'est ce pour quoi je suis le plus doué finalement. Car mes souhaits, mes ambitions sont clairement définis. Et que je ne reculerai devant rien.

Car c'est ainsi que l'on s'élève vers les astres

 
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