Mardi 20 Décembre, 21h36.
Cela fait maintenant un peu plus d’un mois. Le temps a
passé, depuis. Pas assez pour pouvoir prétendre avoir surmonté les événements
malgré tout récents. Mais force est de constater que les jours se sont succédés
les uns aux autres. Chaque jour, un nouveau soleil se lève et se couche sans
que rien ne puisse l’arrêter. Ou du moins est-ce ce que j’imagine. La nuit est
encore présente à mon réveil, et il fait déjà sombre lorsque je franchis le
seuil de ma porte. Pour ce qui est de l’emploi du temps, je vis le quotidien de
nombreuses personnes, et c’est loin d’être évident.
Chaque jour, une nouvelle révolution s’opère. Des gens
meurent et naissent, des tragédies se déroulent, des joies et des peines
prennent vie et disparaissent. Et pourtant, la Terre tourne indifféremment,
somme toute inlassable à ce qui se passe dans nos vies. La plupart du temps, le
réflexe conditionné du « savoir vivre en société » gère nos
actions, nos réactions, notre comportement vis-à-vis des autres. Le sourire
vient tout seul, presque involontairement. Et force est de constater que les
talents d’acteurs sont nécessaires pour pouvoir survivre en société, et qu’ils
sont présents en chacun de nous. Et d’autres fois, le masque se fendille, se
craquèle, et finit par tomber. Et on se sent seul, terriblement seul, alors
même que tout le monde nous entoure et ignore le désespoir qui à nouveau nous
happe. Peu importe l’expérience, la force mentale dont on dispose, rien ne
prépare à ce sentiment de perte, de solitude, cette résurgence implacable.
Si la guérison prend du temps, la rechute est toujours là, à
guetter. Et elle frappe toujours au moment où on s’y attend le moins.
Dernièrement lors d’un atelier, on m’a demandé ce que
j’aurais voulu changer dans ma vie. J’ai eu tellement de pensées, tellement de
sentiments forts que tout s’est emmêlé, et la confusion a menacé de me rendre fou.
J’ai ravalé avec peine le cynisme qui commençait à m’envahir, et réajusté mon
masque.
J’ai vécu pas mal de choses du haut de mes jeunes années.
Connu plusieurs peines, et quelques joies. Je suis passé par quasiment toute la
palette des émotions et sentiments. Mais aujourd’hui, je me sens surtout
coupable. J’ai été le meilleur homme possible, et j’ai apporté le bonheur aux
gens que j’aimais. Cela, rien ne pourra jamais me le retirer. Mais j’ai
également fait des erreurs, et je me suis montré plus que détestable en
certaines occasions. Je n’ai pas hésité à exprimer ma rancœur, et à la faire
subir aux gens qui m’avaient aimé. Et qu’importe les justifications que je
pourrais apporter, je n’ai pas d’excuse. Rien n’excuse certains comportements..
En fin de compte je me rends compte que j’ai toujours été doué pour finir par tout gâcher. Comme si à chaque fois que j’avais le choix entre deux maux je choisissais de prendre le pire.. Moi et mon goût prononcé pour le théâtral..
C’est quelque chose que je n’ai jamais avoué, et que je
n’avouerai probablement jamais en face des personnes concernées. Les sentiments
sont encore trop frais et intenses pour que j’en puisse faire abstraction. Mais
c’est surtout quelque chose que j’avais besoin de dire. D’écrire.
0 commentaire(s):
Enregistrer un commentaire